Coopération : le Cameroun va accueillir le DGA du FMI, Kenji Okamura, le 14 mars 2023

Lors de cette visite qui interviendra quelques jours après un nouveau décaissement du FMI en faveur du Cameroun, les deux parties vont discuter de leur collaboration, mais aussi des réformes économiques et sociales en cours au Cameroun. Le ministre des Finances, Louis Paul Motaze a rendu public, ce 9 mars 2023, un communiqué relatif d’une…

Lors de cette visite qui interviendra quelques jours après un nouveau décaissement du FMI en faveur du Cameroun, les deux parties vont discuter de leur collaboration, mais aussi des réformes économiques et sociales en cours au Cameroun.

Le ministre des Finances, Louis Paul Motaze a rendu public, ce 9 mars 2023, un communiqué relatif d’une part à l’approbation, le 8 mars 2023, par le Conseil d’administration du Fonds Monétaire International (FMI), de la 3ème revue du Programme économique et Financier appuyé par la Facilité Elargie de Crédit (FEC) et le Mécanisme Elargi de Crédit (MEC) pour le Cameroun, et d’autre part, au décaissement par cette institution financière internationale, d’un montant de 52,2 millions de Droits de Tirage Spéciaux (DTS), soit environ 46 milliards Fcfa en faveur du Cameroun.

Dans ce même communiqué, le ministre des Finances camerounais annonce l’arrivée au Cameroun, dans «quelques jours», du Directeur Général Adjoint du FMI. Selon une source au ministère des Finances, c’est le Japonais Kenji Okamura, Directeur Général Adjoint du FMI qui achève une mission de travail au Maroc, que le Cameroun accueillera le mardi 14 mars 2023. Selon Louis Paul Motaze, cette visite «participe du renforcement des relations de coopération entre le Cameroun et cette institution (le FMI, ndlr), avec l’opportunité d’explorer de nouvelles perspectives de dialogue dans l’optique du financement des projets prioritaires inscrits dans (la) Stratégie Nationale de Développement, la SND 30 (du Cameroun, ndlr)».

Selon le ministère camerounais en charge de l’Economie, la mise en œuvre de la SND 30 nécessitera la mobilisation de 88 000 milliards Fcfa entre 2020 et 2030, dont 60% sont attendus du secteur privé national et international. Avec un espace budgétaire contraint, la mobilisation des ressources publiques nécessaires à l’exécution satisfaisante de cette Stratégie dont le but est de parvenir à une transformation structurelle de l’économie camerounaise, préoccupe les autorités camerounaises, qui attendent donc aussi l’alignement de leurs partenaires techniques et financiers internationaux sur cet agenda. Quand le ministre des Finances parle «d’explorer de nouvelles perspectives de dialogue» avec le FMI, c’est sans doute dans cette perspective.

Préoccupations communes

De son côté, le FMI n’est pas tout à fait satisfait des performances du Cameroun dans l’exécution du Programme en cours. Pour parvenir à l’approbation de sa troisième revue, le Conseil d’administration de l’institution financière internationale a dû accorder au Cameroun des dérogations de non observance et des dérogations d’application de cinq critères et cibles d’indicateurs. «Les performances du Cameroun dans le cadre de ce Programme sont mitigées. Deux des six critères quantitatifs de performance de fin décembre 2022 n’ont pas été atteints, de même que trois des cinq cibles d’indicateurs de fin juin et fin septembre 2022. Alors que d’importantes avancées ont été réalisées dans la mise en œuvre des réformes structurelles longtemps reportées, les progrès restent à la traîne dans certains domaines clés» a dû reconnaître la Directrice Générale adjointe du FMI, Antoinette Sayeh, à l’issue des travaux du Conseil d’administration du FMI.

Nul doute donc que, outre les questions déjà évoquées, le déficit du solde primaire hors pétrole, la poursuite de la consolidation budgétaire, la dette publique, la lutte contre l’inflation, pondérée par l’Institut national de la Statistique (INS) à 6,3% en 2022 et qui devrait rester, selon la même source, au-dessus de 6% en 2023, la mitigation des risques budgétaires en particulier ceux relatifs aux entreprises publiques dont pour beaucoup les résultats d’activités sont structurellement déficitaires, autant de sujets qui préoccupent les deux parties, seront mis en discussion lors de cette visite.

A lire également