Investissements: des marchés privés très dynamiques en 2021
La plupart des spécialistes mondiaux parlent de records atteints par plusieurs indicateurs. Mais avec la guerre en Ukraine et la modification profonde de plusieurs paramètres macroéconomiques, les perspectives de l’industrie pour 2022 sont incertaines.
Après une année 2020 marquée par de fortes perturbations liées à la Covid-19, les marchés privés mondiaux (Capital-Investissement ou Private Equity ou PE, immobilier, dette, infrastructures et ressources naturelles) ont été particulièrement actifs au cours de l’année 2021. Selon le cabinet international, ils ont même atteint des records de performance, notamment en matière de volume de fonds levés, les fameux Fund-raising, et de volume de ressources sécurisées dans le cadre des nouveaux accords d’investissement signés. Selon la dernière édition du «McKinsey’s Private Markets Annual Review», les Fund-raisings ont crû d’environ 20% en glissement annuel, atteignant un record de 1,2 trillion (1000 milliards) USD.
Les nouveaux accords d’investissement (toutes classes d’actifs confondus) ont porté quant à eux sur un volume de 3,5 trillions USD, portant le niveau global d’actifs sous gestion à un record historique de 9,8 trillions USD en juillet 2021, contre 7,4 trillions USD un an plus tôt.
Une observation à travers les différentes classes d’actifs montre que c’est le Capital-Investissement qui a le plus soutenu cette croissance des marchés financiers. La croissance de cette classe d’actifs était au rendez-vous dans toutes régions du monde, et le volume global a connu un rebond par rapport à 2020, et s’est classé juste en dessous du pic prépandémie établi en 2019. Les actifs de classe Private Equity sous gestion ont atteint un nouveau sommet à 6,3 trillions USD, grâce notamment à une revalorisation des actifs déjà en portefeuille.
Constats partagés
Ces constats ne sont pas seulement ceux de Mckinsey. Ils sont partagés par d’autres spécialistes mondiaux du capital Investissement. Le cas par exemple du spécialiste des marchés alternatifs (Capital-Investissement et en particulier Capital-risque ou Venture Capital ou VC, dette privée, Fonds spéculatifs, matières premières, art, etc) Preqin, qui a aussi constaté dans l’édition 2022 de son «Preqin Global Private Equity Report» paru début 2022, la forte performance de cette classe d’actifs en 2021. Preqin assure d’ailleurs que cette tendance haussière va se poursuivre jusqu’en 2026, avec une progression annuelle moyenne de 813 milliards USD d’ici à cet horizon. A ce rythme, annonce Preqin, les actifs mondiaux de classe Capital Investissement sous gestion se monteront à 11,12 trillions USD.
Le cas aussi du cabinet de consultation Bain&Company, qui constate dans son «Global Private Equity Report 2022» publié quelques jours plus tôt, que 2021 a été une année de records pour l’industrie du Capital-Investissement dans pratiquement tous ses segments, et notamment celui de la valeur des accords d’investissement conclus. D’autre part, et toujours selon le Cabinet, les levées de fonds sont restées robustes, de même que les rendements, lesquels ont été soutenus par la croissance globale des marchés de Private Equity, mais aussi par une forte reprise économique en 2021.
En Afrique, et selon le «2021 H1 African Private Equity Data Tracker» de l’Association Africaine du Capital-Investment et Capital-risque (plus connue sous son acronyme anglais AVCA) qui couvre les performances de l’industrie du Capital-Investissement sur le continent pour le premier semestre 2021, le Fund-raising sur le continent s’est monté à 1,3 milliard USD sur la période sous revue. Sur la même période, 120 accords d’investissement ont été conclus, portant sur un montant total de 2,1 milliards USD. En comparaison, toujours selon l’AVCA, l’année 2020 s’est achevée sur un nombre total de 255 accords d’investissement conclus, et un Fund-raising global de 3,3 milliards USD. Toujours attendu, le bilan annuel 2021 de l’AVCA devrait confirmer les tendances haussières de l’industrie du Private Equity sur le continent.
Incertitudes
Pour 2022, au plan mondial, les projections sont marquées du sceau de l’incertitude. Avec la guerre en Ukraine, l’année 2022 a démarré avec de nouveaux paramètres macroéconomiques (inflation galopante, taux d’intérêts bancaires en croissance, fortes perturbations des chaînes logistiques mondiales, perturbations des marchés du travail, etc) qui pourraient faire dévisser la croissance des marchés privés observée en 2021, et amener les investisseurs institutionnels et les gestionnaires de fonds à soustraire de la liquidité aux entreprises.
