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Consommation : les ménages camerounais dépenseront plus de 65 000 milliards Fcfa entre 2023 et 2025

Alimentation, habillement, santé, transport, communication, loisirs, culture…la dépense finale des ménages continuera de croître dans la période sous revue. Une occasion en or, presqu’un défi, à la production locale. Avec, en moyenne annuelle, 70% des emplois du Produit Intérieur Brut (PIB) du Cameroun depuis le début de la décennie, la consommation des ménages reste, selon…

Alimentation, habillement, santé, transport, communication, loisirs, culture…la dépense finale des ménages continuera de croître dans la période sous revue. Une occasion en or, presqu’un défi, à la production locale.

Avec, en moyenne annuelle, 70% des emplois du Produit Intérieur Brut (PIB) du Cameroun depuis le début de la décennie, la consommation des ménages reste, selon les données officielles, et en particulier celles du Document de Programmation Economique et Budgétaire à Moyen Terme 2023-2025 (DPEBMT 2023-2025) présenté et défendu par le gouvernement lors du Débat d’Orientation Budgétaire 2022 (DOB 2022) au Parlement, le principal moteur de la demande intérieure, et partant, la principale source de croissance économique du pays. Entre 2023 et 2025, cette tendance se poursuivra, et même qu’elle se renforcera. Le gouvernement prévoit en effet que la consommation des ménages camerounais progresse de 5,2% durant cette période et apporte à la croissance économique du pays (attendue à 5% en moyenne durant la période), une contribution de 3,8 points.

Mais même sur la base d’un blocage à 70% du PIB durant toute la période sous revue, le marché induit par cette taille de la consommation des ménages restera important. Sur cette base, et selon les calculs, de Enjeux Economiques, les ménages camerounais devraient dépenser pour leur consommation, 20 143,2 milliards Fcfa en 2023 ; 21 498,4 milliards Fcfa en 2024 et 23 118,2 milliards Fcfa en 2025. Soit au total, 64 760 milliards Fcfa sur les trois années.

Plus largement, la consommation privée, qui comprend, outre la consommation des ménages, celle des organisations et des entreprises, se montera à 71,6% du PIB en 2023, avant de connaître un léger fléchissement à 71,0% en 2024, et une très légère amélioration à 71,3% en 2025. Une performance qui resterait inférieure à celle de 2022, pondérée par le gouvernement à 72,4% du PIB, même si, finalement et selon les plus récentes estimations du gouvernement, cette variable s’est tenue à 71,4%. Sur cette base, et toujours selon les calculs de Enjeux Economiques, la consommation privée devrait se tenir à 20 603,6 milliards Fcfa en 2023 ; 21 805,5 milliards Fcfa en 2024 et 23 547,5 milliards Fcfa en 2025. Soit au total, 66 000 milliards Fcfa sur les trois années.

Rude concurrence

Selon l’analyse du gouvernement, la bonne tenue de la consommation finale des ménages bénéficiera des effets cumulés de cinq principales tendances: l’amélioration des revenus agricoles à l’œuvre depuis 2021 après le crash induit par la Covid-19 en 2020 et son lot de fermetures de frontières (qui ont pénalisé les exportations) et de mesures barrières (qui ont contraint la demande et même l’offre intérieures) ; le redressement de l’emploi qui accompagnera le lancement des projets structurants de deuxième génération et la reprise de l’activité qui résultera de la mise en service des projets structurants de première génération et notamment ceux liés à la fourniture d’énergie ; le rétablissement progressif des envois de fonds de la diaspora ; l’extension et le renforcement des transferts directs à travers le Programme des Filets sociaux ; la croissance continue des crédits à l’économie. Après un crash de 2022 à 6,8% du PIB (contre 12,3% en 2021), les crédits à l’économie devraient en effet reprendre un sentier de croissance jusqu’à atteindre 8,2% du PIB en 2025.

De plus, la consommation finale des ménages devrait continuer de profiter des mesures prises par le gouvernement pour atténuer les effets contraignants de l’inflation qui a presque triplé en une seule année, passant de 2,3% en 2021 à 6,3% en 2022, pulvérisant au passage les propres prévisions du gouvernement (4,6%) et le seuil de 3% retenu par la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale (Cemac) dans son dispositif de surveillance multilatéral. Seulement sur les hydrocarbures (produits pétroliers et gaz domestique), grands vecteurs de l’inflation, le gouvernement a dû dépenser 775 milliards Fcfa en 2022 pour financer sa politique de blocage des prix au consommateur selon l’Institut national de la Statistique (INS). Quoiqu’allégé, le dispositif restera en vigueur.

Un vaste marché national s’ouvre ainsi pour la production nationale dans toutes les catégories de biens et services, depuis l’alimentation, jusqu’à la culture, en passant par l’habillement, la santé, le transport, la communication, les loisirs, etc. Ces producteurs nationaux devront cependant faire face à la rude concurrence des marques internationales.

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