Gig Economy: l’Afrique suit la cadence mondiale
La forte croissance de ce mode de production sur le continent pose des défis, mais ouvre aussi des opportunités d’affaires pour les fintechs africaines.
Les analyses et prévisions se suivent et se ressemblent. Et ils documentent tous la croissance de la «Gig Economy» en Afrique. Selon la Mastercard Foundation par exemple, le nombre d’actifs fournis par ce mode de collaboration sur le continent devrait atteindre les 80 millions en 2035.
Littéralement, la «Gig Economy» désigne l’économie des petits boulots. Le terme, très populaire aux Etats Unis d’Amériques, renvoi principalement aux plateformes collaboratives comme Uber ou Deliveroo qui n’emploient pas des salariés mais travaillent avec des prestataires installés comme des micro-entrepreneurs ou auto-entrepreneurs. La «Gig Economy» incarne ainsi un nouveau modèle de production en plein essor car ces emplois temporaires à la tâche et flexibles coûtent peu cher aux entreprises, et laissent plus de marges de manœuvre aux prestataires. Au Royaume-Uni, en 2021, elle représentait, selon Forbes, cinq millions d’emplois, concentrés dans les secteurs de la livraison de nourriture ou de la conduite de taxi. Aux USA, selon la même source, le secteur représentait l’année dernière, plus du tiers des actifs.
Le continent africain suit ainsi une tendance mondiale, à l’œuvre depuis quelques années. Toujours selon Forbes, dans les pays développés, 50% de la main d’œuvre seront des travailleurs indépendants d’ici 2025.
Reste maintenant à relever quelques défis pour exploiter tout le potentiel de cette économie. Il faut par exemple parvenir à fournir à ces travailleurs un système de protection sociale efficace, mais surtout un accès plus large aux services financiers. Les travailleurs de la «Gig Economy», qui bénéficient certes d’une plus grande autonomie, ont en effet un accès plus limité que les salariés aux services financiers traditionnels, et en particulier aux services bancaires. Ces dernières années, certaines plateformes collaboratives ont même essayé d’intégrer dans leurs offres des services financiers à l’attention de leurs prestataires. Mais cela reste limité. Des Fintech africaines entreprennent donc de transformer cette difficulté en opportunités. Le cas par exemple de ImalyPay, qui vient de mobiliser 3 millions USD (fonds propre et dettes) à l’issue d’un Fundraising de série «Seed», destinés au financement de ces prestataires.