Secteur électrique au Cameroun: Y a-t-il encore un pilote dans l’avion ?

Depuis plusieurs mois, les acteurs opérationnels s’accusent mutuellement. Le service se dégrade. La crise s’enlise. Et depuis quelques jours, elle vient de franchir un palier.

Au moment où ces lignes sont écrites, en ce 3 novembre 2023, il y a urgence dans le secteur de l’électricité. Appauvri, endetté, le distributeur Eneo n’arrive plus à payer ses fournisseurs d’exploitation depuis des mois. Ces derniers, comme le britannique Globeleq qui gère les centrales thermiques de Kribi et de Dibamba (304 MW de capacités installées), ont décidé d’arrêter les livraisons et d’éteindre les centrales. D’autres devraient suivre. Les Réseaux Interconnectés, minés par des problèmes internes, doivent encaisser ce nouveau choc externe. Eneo met déjà en œuvre un plan de débranchement des entreprises et des ménages. La facture sera salée, et nul, à cette heure, ne peut prédire avec justesse, les conséquences sociales et économiques de ces développements, qui interviennent à un moment sensible de l’année (la période de fin d’année et ses réjouissances), alors que l’opinion publique nationale est déjà à bout de nerf au sujet de la qualité du service électrique. La crise du secteur de l’électricité est en train de se muer en une grave menace sur l’ordre public et la sécurité nationale. Et tout le monde se pose la même question : Y a-t-il toujours un commandant à bord de cet avion-fou qui menace de se cracher ?

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