Développement: l’effet régressif de la Covid-19
La situation de l’accès à l’électricité en Afrique a encore été fragilisée par la Covid-19, qui est venue contrarier significativement les efforts et les progrès réalisés en matière de démocratisation de l’accès à l’énergie électrique. La réduction de la taille de l’économie mondiale (et donc des revenus publics en Afrique), l’augmentation des dépenses de santé,…
La situation de l’accès à l’électricité en Afrique a encore été fragilisée par la Covid-19, qui est venue contrarier significativement les efforts et les progrès réalisés en matière de démocratisation de l’accès à l’énergie électrique. La réduction de la taille de l’économie mondiale (et donc des revenus publics en Afrique), l’augmentation des dépenses de santé, entre autres, ont imposé aux Etats africains de lourdes contraintes budgétaires, réduisant significativement leur capacité à financer des investissements dans l’augmentation des capacités installées ou l’extension des réseaux existants. La même pandémie a par ailleurs réduit de façon notable le pouvoir d’achat sur le continent, notamment auprès des couches sociales les plus défavorisées généralement employées par le secteur informel-lequel fut la principale victime des confinements et autres fermetures de frontières décidées pour freiner la progression du virus sur le continent, mais aussi auprès des classes moyennes des groupes dits «flottants» (dont les revenus sont compris entre 2 et 4 dollars par jour) et «intermédiaires»(dont les revenus sont compris entre 4 et 10 dollars par jour) dans la classification de la Banque africaine de Développement (BAD).
[arm_restrict_content plan=”3,2,” type=”show”]Conséquence, 30 millions d’Africains (32 millions selon le Fonds monétaire international et 40 millions selon la Banque mondiale) ont été renvoyés dans l’extrême pauvreté en 2020 selon la Banque africaine de Développement, qui estime en outre que 39 millions d’autres Africains pourraient y basculer en 2021, et être ainsi exclus de l’accès aux services sociaux de base tels que l’électricité.
Selon l’Agence internationale de l’Energie (AIE), plus de 25 millions de personnes dans les pays en voie de développement en Asie et en Afrique ont perdu l’accès à l’électricité du fait de la pandémie en 2020. «Les 2/3 de ces personnes vivent en Afrique Subsaharienne, laquelle représente environ 3% de la population connectée de l’Afrique», précise l’AIE, avant d’ajouter qu’entre entre 5 et 10% des populations déjà connectées en Ethiopie, au Nigeria, en République Démocratique du Congo et au Niger seront sans doute affectées par ce recul dans l’accès à l’électricité. Plus pessimiste, l’édition 2021 du «Tracking SDG 7: The Energy Progress Report» évalue quant à elle à 30 millions le nombre de personnes, qui en Afrique, ont déjà perdu leur accès à l’électricité du fait de la Covid-19.
«(…) l’année dernière, le nombre de personnes en Afrique au Sud du Sahara sans accès à l’électricité a cru pour la première fois depuis 7 ans», constatent, pour s’en désoler, Fatih Birol et Frans Timmermans. Et avec la croissance démographique à l’œuvre en Afrique, ce taux d’accès à l’énergie électrique risque de se dégrader dans les années à venir. A moins, évidemment, que les niveaux d’adoption, de production et de distribution de l’électricité sur le continent n’évoluent beaucoup plus rapidement que le taux de croissance démographique.
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