Actifs physiques: 130 000 milliards d’opportunités pour les entrepreneurs et les investisseurs
En Afrique, 2000 milliards USD sont à gagner jusqu’en 2050 dans le cadre de la transition écologique. Selon McKinsey, le monde va connaître une grosse vague d’investissements dans les actifs physiques. Il s’agit même, selon le cabinet international, de la toute première grande vague d’investissement du 21ème siècle: 130 trillions (130 000 milliards) USD seront investis…
En Afrique, 2000 milliards USD sont à gagner jusqu’en 2050 dans le cadre de la transition écologique.
Selon McKinsey, le monde va connaître une grosse vague d’investissements dans les actifs physiques. Il s’agit même, selon le cabinet international, de la toute première grande vague d’investissement du 21ème siècle: 130 trillions (130 000 milliards) USD seront investis dans des actifs productifs physiques entre 2022 et 2027, soit cinq ans de lourds investissements dans des projets de décarbonisation des secteurs économiques déjà existants, des projets d’ouverture de nouveaux business non émetteurs ou carbone-neutres, et dans le remplacement des infrastructures et équipements critiques. Pour avoir une idée de l’ordre de grandeur de cette tendance, il faut se souvenir que le PIB mondial, l’ensemble des richesses produites dans le monde-suivant leur valorisation de marché et ce à prix constants, était évalué en 2021 à 94 trillions USD par le Fonds Monétaire International (FMI).
[arm_restrict_content plan=”3,2,” type=”show”]Par exemple, pour atteindre ses objectifs de décarbonisation et de durabilité, l’économie mondiale va avoir besoin de réaliser de nouveaux investissements massifs. Selon McKinsey, l’atteinte de la neutralité carbone en 2050 va nécessiter des investissements annuels estimés par le cabinet à 9,2 trillions USD, soit 3,5 trillions d’investissements supplémentaires par rapport aux niveaux actuels. Selon le cabinet international, trois secteurs économiques vont concentrer jusqu’à 75% de ces dépenses en capital : l’énergie (et en particulier l’électricité) ; la mobilité et les constructions.
Revitalisation
Dans une précédente analyse réalisée en septembre 2021 avec le soutien du gouvernement britannique, McKinsey estimait déjà que pour atteindre la neutralité carbone, le secteur manufacturier africain-sur lequel les dirigeants africains comptent à juste titre s’appuyer pour porter à l’échelle requise la croissance et le développement de l’Afrique-aura besoin de 2 trillions USD d’investissements supplémentaires. 600 milliards USD de ce montant seront consacrés à la décarbonisation des secteurs manufacturiers et énergétiques déjà existants et le reste, 1,4 trillion USD, sera mobilisé pour créer de nouveaux business carbone-neutres ou pour mitiger les émissions des secteurs difficiles à décarboner, comme les secteurs du ciment et de la chimie, entre autres.
De plus, comme le reconnaissait le NEPAD à l’issue de la 34ème session du Comité de son Fonds spécial pour la Facilité de préparation des Projets d’infrastructures tenu les 3 et 4 mars derniers, la poursuite de la mise en place de la Zone de Libre Echange continentale (la ZLECAf), l’atteinte des Objectifs de Développement Durable (ODD) et des Objectifs de l’Agenda 2063 de l’Union Africaine va propulser les besoins du continent africain en matière d’infrastructures à des proportions vertigineuses.
Dans une autre analyse parue en avril 2021, McKinsey indiquait par exemple que pour revitaliser leur secteur manufacturier qui ne cesse de perdre du terrain face à des compétiteurs mondiaux comme la Chine, les USA auront besoin d’investir 15 à 25 milliards USD par an tout au long de cette décennie, notamment pour mettre à niveau les usines vieillissantes, et équiper l’industrie américaine de technologies 4.0. Ces prédictions de McKinsey en matière d’investissements dans les actifs physiques figurent déjà une rupture profonde. Il s’agirait en effet du retournement de l’une des tendances les plus lourdes qui travaille le monde de l’investissement depuis la seconde moitié du 20ème siècle. Et comme le montre l’infographie ci-dessous, les actifs immatériels (comme les brevets, les données clients, etc.) ont en effet progressivement pris le pas sur les actifs physiques. De 17% en 1975, les actifs immatériels sont passés à 90% des actifs totaux du S&P 500 (indice boursier basé sur les 500 grandes sociétés cotées sur les bourses américaines) en 2020.
Changer de logiciel
Tous ces investissements dans des actifs physiques vont accroître la pression déjà lourde sur les écosystèmes naturels et la biodiversité, car ils vont exiger de nouveaux flux physiques massifs dont le rythme sera, annoncent plusieurs experts, insoutenable pour la nature. Mais surtout, souligne McKinsey, la mobilité des flux physiques qui vont sous-tendre ces flux de capitaux va augmenter la pression déjà importante sur les chaînes logistiques mondiales, et remodeler les systèmes de distribution mondiaux.
Jusqu’ici, convaincre les parties prenantes, et notamment les actionnaires de la nécessité d’investir dans des actifs physiques n’a pas toujours été une partie de plaisir pour les gestionnaires, dans un contexte où les technologies-et donc les structures et équipements nécessaires à leur développement-et les réglementations évoluent rapidement, du fait, entre autres, de la prise en compte progressive des enjeux sociaux et environnementaux dans le périmètre de ces réglementations. Les entrepreneurs et les investisseurs qui voudront saisir toutes les opportunités que ces perspectives disruptives ouvrent pour les prochaines années et décennies, devront, conseille McKinsey, changer complètement de logiciel dans leurs stratégies de Capital Investment. Ce d’autant que la prochaine génération d’actifs physiques (équipements, structures, infrastructures, etc) devra rester utile et opérationnelle beaucoup plus longtemps, pour que les résultats d’exploitation annuels successifs parviennent à rembourser les dépenses d’investissements massives que leurs réalisations vont provoquer.
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