« La participation des dirigeants d’entreprises, de banques et de la Cemac sera désormais une priorité»

A l’issue de la première édition de la «Finance week» organisée par son journal du 29 septembre au 1er octobre 2023 à Bangou, région de l’Ouest, pour récompenser les banques camerounaises et réfléchir aux grands défis du secteur bancaire, le Directeur de Publication de EcoMatin, Emile Fidieck, fait, pour «Enjeux Economiques», un premier bilan de l’évènement et jette un regard vers l’horizon.

Quel bilan en termes de participation, d’engagements pris par les banques, de contrats d’affaires éventuellement signés entre participants, etc, faites-vous de cette première édition de la «Finance Week» ?

Au terme de la première édition de la «Finance Week», nous pouvons dire que du point de vue de la participation, nous avons atteint nos objectifs. En dehors des conflits d’agenda qui ont contraint certaines personnalités à se faire représenter à la dernière minute, nous pensons que globalement, les invités, les partenaires et les lauréats ont répondu présents. Les publics concernés sont tous venus et ont participé aux débats tels que nous les avions préparés. Dans les éditions à venir, nous allons certainement mobiliser des entreprises pour des signatures de contrats très médiatisées. Donc globalement, le bilan est positif, et nous allons naturellement parfaire pour que les futures éditions soient encore plus courues.

Quelle analyse faites-vous du financement de l’économie camerounaise par le secteur bancaire ?

A première vue, lorsque les uns et les autres font des commentaires sur le financement des entreprises, il y a un écho qui résonne en chœur : les banques ne prêtent pas d’argent aux entreprises. C’est une vue de l’esprit si on se réfère aux volumes de crédits mobilisés par des entreprises auprès des établissements de crédits. Quand on réalise qu’une banque comme Afriland First Bank a apporté plus de 1000 milliards Fcfa à l’économie, il y a lieu de relativiser ce raisonnement. De plus, les banques mises ensemble, ont quand même prêté plus de 6500 milliards Fcfa à l’économie à fin 2022. Ce n’est peut-être pas assez, mais c’est déjà quelque chose qui tranche avec le discours sur le manque d’accompagnement des banques. On peut dire qu’il y a des choses à parfaire, mais elles le font déjà assez bien et sont prêtes à continuer si l’écosystème est favorable. 

Trouvez-vous le secteur bancaire camerounais assez innovant, au regard des multiples crises et contraintes auxquels il doit sans cesse faire face?

Je parlerai plus de résilience de la part du système bancaire camerounais en plus, bien évidemment de l’innovation que chaque acteur met en place pour la conquête du marché. Parce que les banques prises individuellement, ont chacune leurs cibles, leurs stratégies commerciales, leur positionnement… Tout ceci fait qu’en plus de la saine concurrence qui caractérise ce marché, les banques font davantage preuve de résilience dans un écosystème où l’innovation est la clé du maillage territorial des différents acteurs.

Quelles sont les prochaines étapes que vous souhaitez franchir dans l’implémentation de ce concept ?

Les riches et intenses débats que nous avons suivis à Bangou (région de l’Ouest du Cameroun, ndlr) grâce à un parterre de personnalités de la Finance, de l’administration publique, des sociétés de bourses et des banques, se poursuivront désormais de manière ponctuelle, avec une périodicité régulière et des thèmes collés à l’actualité. Ces Talks réuniront dans un cadre tout aussi douillet et agréable, un intervenant sur une question majeure de l’actualité. Il édifiera l’opinion devant des journalistes afin de secréter la substantifique moelle qui mettra tout le monde d’accord sur les stratégies de développement de l’économie, le financement de l’économie ou encore toute autre thématique à même de bénéficier des éclairages d’un expert chevronné. Nous entendons également faire de la participation des dirigeants d’entreprises, de banques et des chefs d’institutions de la Cemac une priorité. Celle-ci sera renforcée pour donner un caractère plus communautaire à la «Finance Week» et donner ainsi à voir notre ancrage, notre positionnement éditorial qui certes se veut local mais davantage communautaire afin de coller aux enjeux de demain qui engagent plus des dynamiques de rassemblement et de rapprochement.

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