JP Morgan annonce le baril de pétrole à 120 USD au 4ème trimestre 2023

Selon la banque américaine, les cours mondiaux de l’or noir devraient même atteindre la barre des 150 USD le baril dans les prochaines années.

JP Morgan vient de publier ses analyses et prévisions au sujet du marché du pétrole. Et selon la banque américaine, les cours mondiaux du pétrole devraient se monter, en prolongement des tendances actuelles, à 120 USD le baril au 4ème trimestre de 2023. Selon la même source, le baril de l’or noir devrait même atteindre les 150 USD «dans les prochaines années».

En prolongement des tendances actuelles, car depuis le milieu de l’année, les cours mondiaux du pétrole brut sont en hausse. Depuis la fin juin 2023, le Brent (Brut de mer du Nord), la valeur de référence européenne, s’est redressé de 25%. Le WTI (West Texas Intermediate), la valeur de référence américaine, a gagné 29%. Toutes les deux sont aujourd’hui au-dessus des 90 USD le baril. Le baril de Brent a même ouvert sa séance de ce 28 septembre 2023 à 96, 74 USD le baril.

De sorte que ce qui a le plus surpris les analystes, c’est moins la hausse des cours que l’horizon immédiat des prévisions de JP Morgan, qui signeraient ainsi, si elles se réalisaient, un vertigineux redressement de l’industrie pétrolière.

Ces évolutions majeures, c’est à la conjonction de deux facteurs que les marchés les doivent. Il y a d’un côté la consommation mondiale qui continue de se redresser, et qui devrait atteindre, selon une opinion largement répandue chez les spécialistes, de nouveaux sommets historiques. Selon l’Agence Internationale de l’énergie (AIE) par exemple, la demande mondiale de pétrole devrait se monter, en moyenne, à 103 millions de barils par jour (mb/j) en 2023, soit plus de 2 mb/j de plus que l’année dernière. Un nouveau record.

Contrôle de l’offre

De l’autre, il y a la stratégie de contrôle de l’offre, menée par les deux pays leaders de l’OPEP+ (les 23 pays qui composent le cartel des producteurs et exportateurs de pétrole dans le monde) que sont la Russie et l’Arabie Saoudite, pratiquement pour les mêmes raisons. Le premier, la Russie, deuxième producteur mondial de pétrole (derrière les Etats Unis d’Amériques, 11,5 mb/j) avec une production de 10,5 mb/j, contraint par l’embargo qui le vise à cause de la guerre en Ukraine et le second, l’Arabie Saoudite, 3ème producteur mondial avec une production de 10,2 millions de barils par jour, espèrent en effet que l’effet prix parviendra à compenser la baisse des volumes exportés, qui ont été baissés, pour l’Arabie Saoudite, de plus d’un million de barils par jour. Conséquence, selon une enquête de Bloomberg, la production des 13 pays historiques de l’OPEP est tombée, entre juillet et août 2023, de 900 mille barils par jour, à 27,79 mb/j. Ce qui constitue la plus forte baisse de l’offre décidée par le cartel depuis la survenue de la Covid-19. De plus, la pression exercée sur l’industrie pétrolière par des politiques énergétiques bas carbone et hostiles à travers le monde, commencent à enrhumer les stratégies d’expansion des pétroliers. Conséquence, l’offre pourrait ainsi rester comprimée pendant de longs mois encore.

Un double contexte, qui devrait donc maintenir les cours dans une tendance haussière durable, même si les spécialistes ne s’accordent pas encore sur le rythme de cette tendance.

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